Réflexion sur un texte des Fringants.

Vous reconnaîtrez sûrement les paroles…

"Si je m’arrête un instant pour te parler de ma vie [...] De cette époque où vieillir était encore bien illusoire."

La trentaine. L’approche de la trentaine. À mes 25 ans. C’est là que j’ai commencé à réaliser que je vieillissais. C’est là que j’ai commencé à voir mes belles années insouciantes partir vers l’arrière. À 25 ans, je me suis dit que j’avais maintenant un quart de siècle. Avant ça, on ne fait pas le calcul. Je ne le faisais pas. Avant ça, j’avais tel âge, et c’est tout. Mais à partir de 25 ans, j’avais un quart de siècle, je m’approchais de la trentaine, je me posais des questions… Sur ma vie avant, sur ma vie maintenant, sur ma vie après.

Et si on s’y attarde le moindrement, le plus naturellement du monde, on se rend compte que ça fait peur. Ça fait peur non pas d’être rendu à un âge précis, mais ça fait peur lorsqu’on s’en rend compte. Illusoire l’âge, on vieillit, mais on n’y prête aucune attention… jusqu’à ce que vieillir se mette à signifier autre chose que se coucher plus tard.

"Et ces hivers enneigés, À construire des igloos. Et rentrer les pieds g’lés, juste à temps pour Passe-Partout"

Je suis de cette génération. Passe-Partout à 6h. Il y a quoi à 6h maintenant? Pokémon? Digimon? Les Totally Spies? 6Teens? BeyBlade!? Affreux cette émission… Les temps changent. On est loin de Rémi, Démétan et Maya. Les Transformers d’aujourd’hui ne sont plus ce qu’ils étaient.

J’ai souvent construit des igloo, des châteaux ou tout simplement un gros trou dans un banc de neige pour me cacher. Un seul souvenir précis me reviens. C’est une journée où il avait neigé énormément. Il y avait dans un coin de la maison, une hauteur d’environ 6 pieds de neige (ramassée par le vent). J’ai eu l’idée géniale de monter sur le toit du garage et de sauter pied joints dans ce gros banc de neige… Je me suis enfoncé jusqu’aux épaules. J’ai trouvé ça amusant.. Par contre, me sortir de là était une toute autre paire de manches.

"De la p’tite école et d’la cour de récré ?"

Au primaire, à l’école Douville. Je jouais dans de gros cubes, troués par ci par là. Une fille jouait avec moi. J’étais un chaton, elle était ma maîtresse. Elle me donnait à boire, elle me flattait. Je ronronnais, je miaulais… Le jeu était enfantin et sans malice. N’oubliez pas.. nous n’avions qu’à peine 6 ou 7 ans. J’ai éventuellement revu la jeune fille, Sandra Beaulieu (mémoire n’est-ce pas?). Je devais avoir autour de 16 ou 17 ans. Et la première chose à laquelle j’ai pensé fût ce souvenir. Je n’ai jamais osé lui parler.

Les murs de l’école Douville sont couvert de graffitis. Des jeunes du voisinage probablement. Et si ils sont du voisinage, il y a de fortes chances qu’ils aient étudié à cette école. À la polyvalente, des jeunes ‘graffitaient’ les murs, en signe de rébellion contre les profs, le système, une forme d’expression anarchique, un besoin d’ado. C’est le cours des choses auquel je suis habitué. Mais comment peut-on penser barbouiller les murs d’une école primaire? J’ai 8 ans faque fuck the world… genre!

La plus vieille de Lucy auras quelques cours de ballet-jazz au gymnase de l’école Douville. Si j’y vais avec eux la prochaine fois, j’y mettrai les pieds pour la première fois depuis 15 ans.

"Je constate que bien souvent, On choisit pas mais on subit"

On subit. On suit. On accepte. On s’y fait. C’est la vie qui nous mène. Autant qu’on voudrait mener la vie, notre vie.. mais c’est elle qui, au tournant d’un chemin, finit par nous prendre par le collet et nous amener où elle veut. On est un bateau qui s’aventure trop… Tôt ou tard, c’est le courant de la vie qui nous emmèneras sans trop le vouloir. On peut tenter de s’agripper au gouvernail, on peut s’épuiser à se battre. Mais au bout du compte, on en perdra toute notre énergie. Alors on accepte, on suit, on subit.

"Les chums qu’on perd dans’ brume"

J’envois un salut et une pensée à David. À Justin. À Alexandre. À Benoit. À Luc. À Dany même. J’ai connu David au Wal-Mart de St-Hyacinthe. Il était étudiant en cinéma au Cégep, et travaillait dans le département des chaussures. C’est un bon vivant, caractériel et bourré d’opinion. C’est un gars talentueux, drôle et amateur d’impro. C’est également un gars qui ne prend pas le temps de relaxer et j’ai souvent remarqué que ça jouait sur son stress et sa santé morale. Avec David, j’ai fumé mon premier joint. J’ai essayé de nouvelles bières. J’ai appris à exprimer mes opinions et à sortir mon fou. Ce gars là m’a déniaisé plus qu’il ne l’imagine. J’ai participé à son projet de fin d’étude, un film intitulé Charogne dans lequel j’ai été son script. Je l’ai déménagé 2 fois. Il est maintenant technicien de scène pour le show de Julien Tremblay. David, je te salut. Tu as été un de mes meilleurs chums. Depuis que tu es à Montréal, je ne te vois plus du tout. La brume est épaisse à Montréal.

"Mais au bout du ch’min dis-moi c’qui va rester…"

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