Amère América, de 1987 à 2008

Cette chanson a été écrite en 1987. Nous sommes en 2008, 21 ans plus tard, et pourtant les paroles sont encore très très proches de la réalité de notre monde… Lisez-les attentivement. On y parle de l’indifférence de notre coin de monde, des différences entre notre société et ceux qui vivent dans des pays moins fortunés. On y parle de problèmes civils et politiques, on y suggère que la source des problèmes des autres pays provient d’ici, et qu’en plus d’en être la source, on se réjouit que ça se produit car c’est bon pour nous, pour notre économie… Et à la toute fin, on y présage que tôt ou tard, on tombera…

J’aime penser que ces paroles visent plus les États-Unis que le Canada ou le Québec. Mais les USA ont tellement d’influence directes et indirectes sur notre “nation”, que je redoute qu’un jour, l’ébranlement de leur société et niveau de vie nous affectera ici au nord… Et peut-être plus tôt que prévu, avec les élections Américaines qui s’en vont vers un moment historique où un mulâtre a de bonnes chances d’être élu président américain…

Luc De Larochellière - Amère América (version duo avec Daniel Boucher)

Moi je suis né du bon bord, du bord de l’Amérique
De l’Amérique du Nord le royaume apathique
D’une ville tranquille où à chaque matin
Je bois ma tasse de café
Sans trop me salir les mains
Sans trop me salir les mains
Sans trop me salir les mains

Toi t’es né de l’autre bord tout au bord de la mer
Mais ça c’est tout ce qui te reste
Chaque fois que mon bord s’en mêle
Tu crèves de faim au milieu d’un jardin
Où tu cueilles le café que je bois à chaque matin
À chaque matin

Amère America. Amère America. Amère America. Amère

Moi je suis né du bon bord du bord où y’a pas de guerre
Là où on peut encore camoufler la misère (la misère)
Après le dîner quand je regarde la télé (la télé)
Je vois ton bord déchiré sans me sentir concerné
Sans m’sentir concerné
Sans m’sentir concerné

Toi t’es né de l’autre bord c’est la révolution
Pour un oui pour un non (ben non) c’est la disparition (ben non)
Révolution (ben oui) bonne pour l’économique (ben oui)
Car la balle qui te tue (ben oui) vient de mon bord d’Amérique
D’Amérique

Amère America. Amère America. Amère America. América…

Mais là t’es couché au bord d’un bidonville
Là où y’a plus d’espoir que sur ma terre d’argile
Car si un jour un monde doit s’écrouler
Dis-toi bien que c’est mon tour, mon bord ce sera le premier

Amère America. Amère America. Amère America. Amère America.
Amère America. Amère America. Amère America. Amère America.

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