Réaction sur l’article
Une recherche a été effectuée sur 2000 jeunes de 15 à 25 ans, autant au Canada qu’aux États-Unis. À des “questions de base”, les résultats obtenus sont qualifiés de “pitoyables”, “triste constat”, les répondants ayant “échoué lamentablement”… Le sujet de la recherche? Quelques questions portant sur la politique de notre pays, du genre “Nommez 2 ministères et un de leur membre” ou encore “Parmi les partis politiques suivants, lequel est un parti de gauche”… des questions de base auquelles les américains auraient eu 30%, les canadiens 37% et les québécois 41%.

Effectivement, ce sont des questions de base… de base pour quelqu’un qui s’y connait en politique, de base pour quelqu’un qui s’y intéresse. Voyez-vous, j’ai beaucoup de misère à croire que ce genre de questions est “de base” pour un jeune de 15 ans. On a le droit de vote à 18 ans, qu’est-ce qu’un ado de 15 ans, pantalons slack, casquette de travers et skateboard sous le bras, qu’est-ce qu’il en a à crisser de la politique? À 15 ans, au Québec, on n’est même pas encore sorti du secondaire, on ne sait généralement pas encore dans quoi on va travailler… alors la politique à leurs eux, c’est un sujet pour les vieux, pas pour des ados. À la télé eux, c’est Musique Plus, pas CPAC…

Mais parlons-en des questions de base. Voici des questions de base: “Qu’est-ce qu’une arobas?”, “Nommez les 2 navigateurs les plus populaires”, “D’où provient Softimage?”, “Qu’est-ce qu’un blog?”, “Quelle est la différence en WWE et WWF ?”… À mon avis, voilà des questions de base… de base dans d’autres sujets qui pourraient obtenir une excellente note auprès des jeunes.

Mais je me pose une question, de base elle aussi… Si l’on pose ces mêmes questions à la population adulte, entre 40 et 60 ans, est-ce qu’on se rendrait compte qu’eux aussi obtiennent des résultats pitoyables et lamentables? Je ne serais même pas surpris…

En fait, la politique c’est vraiment de quoi qui n’intéresse qu’une partie de la population. Moi-même, 31 ans maintenant, et ça ne fait qu’un an ou 2 que je me risque à donner mon opinion sur la politique et les politiciens en général. Et bien souvent, mon opinion est très petite et peu convaincante. Vous voulez savoir c’est quoi mon opinion? La politique, c’est de la grosse marde… C’est peut-être pour ça que les jeunes ne s’y intéressent pas. Y’a rien de réjouissant, rien d’amusant en politique et c’est un monde d’adultes et d’élite. C’est du blabla qui n’avance pas, des corruptions, des menteries, des scandales. Et comment dire le contraire lorsque c’est cet unique portrait que les médias nous présentent?

Monsieur Henry Milner, vous croyez que les jeunes de 15 à 25 ans sont pitoyables parce qu’ils ont échoué lamentablement à des questions d’ordre politique? Et bien moi je pense que c’est plutôt la politique qui est pitoyable et somme toute un échec lamentable. Je crois que vous n’êtes qu’un autre de ces boomers, coincé dans un monde trop orgueilleux pour admettre qu’après tout, c’est de votre génération que provient la majorité des tristes constats de cette politique d’aujourd’hui…

Lien vers l’article paru dans le Journal de Mourial:
www.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/12/20071211-110102.html

Réaction à la question d’opinon
Accompagnant ce texte, il y avait aussi la question suivante: “Trouvez-vous que les jeunes Québécois d’aujourd’hui sont plus ignorants que ceux d’autrefois?”

Voici mon commentaire sur cette question:

Incroyable bullshit. Non, je ne crois pas que les jeunes d’aujourd’hui sont plus ignorants que ceux d’avant. Au contraire, ils sont beaucoup plus renseignés sur plein de sujets et c’est visiblement l’internet et l’ouverture sur le monde qui contribue largement à ça. Comme M. Martineau l’a souvent mentionné, s’il y a une chose que les jeunes d’aujourd’hui ont de différent, c’est leur manque de respect (lire Une loi sur la politesse, L’école de la vie). Et c’est peut-être justement dû en partie à un niveau de connaissance élevé…

C’est maintenant très facile d’aller approfondir ses connaissances sur n’importe quel sujet qui nous intéresse simplement en allant cliquer sur Wikipédia. Il n’en faut pas moins pour qu’un jeune clic sur DPJ, s’informe légèrement puis répondent à ses parents et professeurs. C’est peut-être là le seul mauvais côté de l’instruction des jeunes d’aujourd’hui.

Les jeunes échouent lamentablement à des questions politiques, et alors? À mon avis, ça ne démontre seulement qu’une chose: que les jeunes ne s’intéressent pas à la politique, c’est tout. Et je ne les blâmes vraiment pas…