Trouvez-vous qu’on se fait achaler souvent? Il y a régulièrement un stand à l’entrée du Wal-Mart ou encore au Centre d’achats, tout près du kiosque de Lotto-Québec (coïncidence?). Dans la métropole, il y a bon nombre d’itinérants, de squeegee, de musiciens dans les stations de métro, d’artistes sur la rue, etc. Au téléphone, c’est les fondations pour le cancer, pour les maladies du coeur, pour les diabétiques, pour les victimes d’hémorroïdes… Dans les épiceries, ce sont les scouts ou des équipes ado-sportives qui emballent vos achats… Sur les rues de St-Hyacinthe, peut-être avez vous croisé Tommy, ou cette femme qui “sort de l’hôpital” pi qui a besoin d’argent pour nourrir ces enfants. Bref, quasiment partout on vous sollicite votre grand coeur pour recueillir votre petit change.

Moi je donne. Mais pas tout le temps. Et pas à n’importe qui. Quand je me sens achalé, je ne donne pas. Quand la personne ne fait rien pour le mériter, je ne donne pas. Quand j’ai l’impression qu’on me niaise, je ne donne pas. Par exemple, Tommy qui arpente 50 fois l’heure les rues du bas de la ville et qui demande 25¢ à tous et chacun pour supposément téléphoner. Lui c’est non. Peu importe son histoire de schizo, peu importe les problèmes qu’il peut avoir. Il est achalant et je ne donne pas.

Ça va de même pour cette dame, qui un samedi soir en pleine tempête de neige, m’accoste. J’étais dans mon stationnement, en train de me démener pour embarquer mon gars dans son siège, et elle arrive avec sa voix piteuse “Pardon monsieur“… Besoin d’argent pour nourrir ses enfants… J’ai été très bête avec quand je lui ai fait remarquer qu’on était un samedi soir et qu’il neigeait solide… Je ne serais pas aussi hargneux envers cette femme, si c’était pas de la fois où elle attendait à une lumière rouge et qu’évidemment, ma voiture s’y arrêta. “Pardon monsieur…” Elle n’a pas eu le temps de finir sa phrase que je l’ai coupé sec. “Madame, je sais ce que vous allez me demander, essayez de vous souvenir de moi. Ça va touours être non.” Est-ce que je me sentais un peu mal quand elle s’est retournée, piteuse encore une fois? Peut-être un peu… Est-ce que c’était nécessaire? Oui.

Je ne donne pas au quêteux qui me tiens la porte car je peux l’ouvrir moi-même. Mais je vais donner aux musiciens du métro. Je vais également donner à cet homme sur le trottoir qui jouait d’un instrument que je ne me souviens plus. Je donne si ils font un effort. Je tiens ça de Sindy, ma deuxième copine. Son frère, elle et moi marchions à Montréal lorsqu’on s’est fait accoster par un itinérant qui offrait de conter une joke en échange d’un peu de monnaie. Sindy accepta car lui au moins il faisait un effort, il t’en donnait pour ton argent. À l’inverse, je ne donne pas à des jeunes pouilleux effouarés dans des marches, la calottes devant eux, qui attendent…

Je donne souvent à la Fondation Mira. Au secondaire, nous avions organisé un bazar pour ramasser des fonds pour Mira. Dans mon cours en 2000, nous devions produire un CD pour une entreprise. Mon équipe en avait fait un pour Mira. Nous avions visité leurs installations et avions eu beaucoup d’information. Un chien Mira coûte environ 15 000$ en élevage, éducation, formation, etc. Je trouve admirable le travail de ces chiens. Je donne à la Fondation Mira.

Et finalement, lorsqu’ils ont des articles à vendre, tel que macaron, stylo, etc… il est possible que je m’arrête et que j’achète quelque chose. Mais je n’achète qu’une seule chose: une pin. Si ils n’ont pas de pin, je passe mon chemin.

Je crois qu’en général, je dois avoir de quoi en retour. Peut-être me trouverez vous égoïste. Mais en fait, voyez ça plus grand. Il y a des gens qui font des dons plus importants. Un reçu pour fin d’impôts leur est remis. Moi je ne demande pas de reçu pour l’impôt. Ce que je demande, c’est de quoi en retour. Une joke, une toune, une pin. Mais qu’on se comprenne bien: même si cette femme m’accostait piteusement en voulant me conter une joke, je ne donnerais pas… Chu pas zouf quand même.

Et vous, donnez vous?