Les efforts du Parano-Mart rendus dérisoires…

Le contexte
En fin de semaine, je suis allé au Bureau en Gros pour acheter une carte mémoire pour mon appareil photo. Une belle 1Gig, à 40$… L’emballage à moitié ouvert traînait encore sur mon bureau ce soir. Après 3 jours, j’ai décidé de le jeter enfin. Emballage de plastique, et un carton dans le milieu. En bon recycleur que je suis, je décide d’enlever le carton pour le mettre avec mon papier à recycler… Et c’est là que je suis resté un peu surpris.

Le carton était en fait un petit dépliant, avec des instructions et les infos de la garantie. Et quelque part, inséré et collé dans tout ça, il n’y avait pas 1, mais 2 trucs anti-vol. Un tag acousto-magnétique (une bande de plastique étroite et rectangulaire, un peu bombée) ainsi qu’un gros RF (genre de gros collant carré, avec des circuits roses en dessous). Chacun de ces tags antivols étaient positionné sur le dépliant qui lui-même avait des zones pré-imprimées indiquant où ces tags devaint être placés. Ces tags ont visiblement été apposés par le manufacturier du produit et sont logiquement toujours au même endroit.

Alors en plus de ces 2 tags dissimulés, il y avait également celui apposé par le magasin, ici en l’occurence Bureau en Gros. Notez que Wal-Mart offre également le même produit. Et c’est là que je commence à trouver que ça pu d’allure…

antivols.jpgChez Wal-Mart, les crochets sur lesquels les emballages sont accrochés, disposent d’un dispositif anti-vol également. Il faut qu’un employé viennent avec un bidule pour te “débarrer” le crochet pour qu’ensuite tu puisses passer à la caisse avec. Alors, quelqu’un fait le décompte?

  • 1 antivol sur le crochet lui-même.
  • 1 antivol magnétique apposé par le magasin, à l’arrière de l’emballage.
  • 1 antivol magnétique apposé par le manufacturier, dissimulé dans l’emballage.
  • 1 autre antivol RF, toujours apposé par le manufacturier, toujours également dissimulé.
  • 4 trucs antivol… Voilà la portion parano de mon texte. Mais vous savez, ce n’est pas mon genre d’arrêter là… Ça me prend un punch, ça me prend de quoi pour faire réagir. Si déjà, 4 tags antivols c’est assez pour vous faire réagir, alors good, arrêtez de lire. Mais pour ceux qui en veulent plus…

    Ah, la dérision.
    Comment tourner tous ces beaux efforts en futilité.
    Mise en situation théâtrale:

    Première étape, il faut enlever l’emballage du crochet. Alors pour ça, on demande un commis. Plus il est boutonneux, mieux c’est. Le nombre de boutons est inversement proportionnel au nombre de mois qu’il travaille dans le magasin. Naïf, ignare et adepte du je-m’en-foutisme… le candidat parfait.

    “Bonjour monsieur le commis. J’aimerais avoir cette carte mémoire là.”
    (le commis referme sa bouche béate, débarre le crochet, retire un emballage, et vous tend la carte et reste impassible devant vous rayonnant de toute son inutilité)
    “Merci, j’aurais d’autres articles à magasiner, puis-je me promener avec ça dans le magasin et continuer mes achats?”
    (le commis émet un son que vous interprétez comme un oui)
    Vous continuez votre chemin, emballage en main. Première étape terminée.

    Deuxième étape: retirer le tag magnétique apposé à l’arrière de l’emballage. Ne pas jeter par terre, ça éveillerait les soupçons. 2 choix possibles. Le conserver dans votre main, et en cherchant un article sur une tablette, le laisser tomber quelque part au fond. Ou encore, aller le jeter aux toilettes. Pour les plus aventureux d’entre vous, le replier sur lui-même et le mettre dans votre poche. Je ne le vous conseille pas, mais pourtant c’est possible de s’en tirer…

    Troisième étape: désactiver le tag magnétique à l’intérieur. Si vous pouvez traîner une aimant sur vous, simplement la passer à l’endroit où le tag est dissimulé. Vous pouvez le détecter simplement par l’épaisseur de l’emballage à cet endroit. Ou encore, pour les plus aventureux d’entre vous… appuyer fermement à cet endroit lorsque vous sortirez du magasin. Une pression suffisamment forte désactive le magnétisme…

    Quatrième étape: percer le tag RF. Un tag RF percé perd sa fonctionalité, et donc devient désactivé. Comment le percer? Aller faire un tour dans le coin de la quincallerie, vous touverez sûrement…

    C’est tout.

    La conclusion
    Maintenant… comment sortir du magasin en dissimulant l’emballage?

    Ça je n’en sais rien. Je ne suis pas un voleur, simplement un testeur de système. Le but ici était de démontrer que la surprotection est bien inutile et dans ce cas-ci relève de la paranoïa, quasiment pathétique. Si quelqu’un veut vraiment voler un article, il y arrivera et c’est assez simple. Pas besoin de mes explications.

    Oh.. et un petit extra…
    Pour alléger un peu mon texte… aller donc voir ce petit vidéo: http://www.toxic.no/php/vis_film.php?id=82

    2 Responses to Les efforts du Parano-Mart rendus dérisoires…


    Comments

    1. Comment par Alex Morel | 2007/05/03 à 15:05:07

      En tant que consommateur compulsif de divertissement musical et cinématographique, je dirais que les dispositifs de sécurité sont encore moins efficaces qu’ils sont chiants, point…

      Je m’explique…si vous achetez des films prévisionnés dans les clubs vidéo pour sauver une couple de piasses, vous vous renderez compte que leurs cochonneries de stickers sont impossibles à enlever “one-shot”…il faut frotter la colle avec du gaz à briquet pendant une heure et quart pour que l’esthétique de l’article soit respectable…sur les disques, le sticker bombé avec des bouts de métal dedans est collé sur l’intérieur de la partie du boitier qui abrite le disque dans ses serres incassables de plastique cheap…pour l’enlever, il faut démonter le boitier et se casser les ongles un par un à essayer de l’arracher…et si le disque possède une pochette de carton, c’est impossible de l’enlever sans abimer le dessin…

      Après ça, qu’ils se demandent donc pourquoi les gens utilisent tant le download…

    2. Comment par Alex Hébert | 2007/05/17 à 08:41:04

      Tout à fait d’accord!

      En plus, si tu manques ton coup tu risque de briser la partie intérieure du boîtier ou se fixe se disque et dans ce cas là ça te coûte un nouveau boîtier…

      Donc si on fait le calcul et que tu scrappes 1 boîtier sur 5, que tu es un moyen-gros (ça se dit tu ça Seb? me semble…) consommateur de musique, disons environ 100 CDs par année (8.333CDs/mois, donc 8 Cds et 1 EP/single) tu finis par acheter 20 boîtiers par ans.

      Cela reviens à dire que tu achètes l’équivalent d’un album neuf en prix de boîtiers… Une véritable arnaque!

      C’est donc cela qu’on tentait de cacher aux consommateurs… cette conspiration visant à faire monter les profits des compagnies de disques par la vente attachée de boîtiers de rechange!

      Moi qui croyait que le privilège de se procurer un disque ‘Genuine’ était d’obtenir en prime la belle pochette et les textes (note: si on parle des 3 Accords, c’est pas des textes mais des rebuts manuscrits)…

      C’est fini, moi j’débarque! en guise de protestation je liquide ma collection et j’me tourne vers le commerce du café équitable! Au moins eux nous forcent par à changer nos emballages avec des collants magnétiques (qui ne sont probablement pas équitables anyway).

      Longue vie au Smummers


    Comments are closed